Élection complémentaire au Conseil d’État genevois : le siège des Verts en jeu face à la droite

Contexte et enjeux de l’élection complémentaire

Suite à la démission surprise d’Antonio Hodgers après douze ans au Conseil d’État, l’élection complémentaire genevoise revêt une importance majeure pour les Verts, qui ont occupé l’exécutif genevois sans interruption depuis 1997.

Le parti compte préserver son siège et mise sur Nicolas Walder, 59 ans, fort d’une expérience politique notable : ancien maire de Carouge et député au Conseil national depuis 2019. Soutenu par le Parti socialiste, il constitue l’un des candidats phares de la gauche à ce scrutin.

À la gauche de la gauche, l’ancien maire de Genève Rémy Pagani est également en lice pour l’Union populaire et espère mobiliser les abstentionnistes des quartiers populaires.

Alliances et configuration de la droite

La droite entre en lice en ordre dispersé, avec pour objectif affiché de récupérer le siège laissé vacant et d’influencer l’équilibre de l’exécutif genevois. Actuellement, le Conseil d’État est composé des PLR Nathalie Fontanet et Anne Hiltpold, des socialistes Carole-Anne Kast et Thierry Apothéloz, de la centriste Delphine Bachmann, du représentant du parti Libertés et justice sociale Pierre Maudet et de l’écologiste Antonio Hodgers.

La stratégie gagnante lors du second tour de l’élection de 2023 — une alliance élargie entre le PLR, Le Centre, l’UDC et le MCG — n’est pas reconduite, les formations invoquant des divergences de valeurs sur le long terme.

Trois candidatures à droite

Trois candidats de droite figurent en lice le 28 septembre. Lionel Dugerdil, président de l’UDC et vigneron de métier, porte les couleurs de son parti et bénéficie du soutien du PLR, qui avait plaidé pour une candidature unique à droite.

Après l’épisode de 2023, Le Centre refuse l’alliance élargie et s’allie avec les Vert’libéraux pour présenter Xavier Magnin, ex-conseiller administratif de Plan-les-Ouates et ex-député.

Enfin, le MCG présente Maikl Gerzner, avocat de profession et inconnu du grand public, qui se lance sans alliance traditionnelle.

Candidats hors partis traditionnels et autres prétendants

Cinq candidats hors des partis traditionnels figurent également sur les listes, mais leur probabilité de succès est largement estimée faible par les observateurs. Béatrice Berthet A Porta porte la liste LOCAL, candidate associée au commerce de proximité et à des initiatives locales.

Anastasia-Natalia Ventouri, déjà candidate en 2023, porte la liste Ensemble pour l’Évolution et promeut une lutte contre la corruption au sein de l’État genevois. Olivier Pahud, autre candidat de 2023, défend Evolution Suisse et souhaite notamment favoriser les assemblées citoyennes.

Calendrier et perspectives

Étant donné le nombre important de candidats et l’absence probable d’une majorité absolue au premier tour du 28 septembre, un second tour est prévu le 19 octobre, avec d’éventuelles coalitions susceptibles d’évoluer selon les résultats du premier tour.