Madagascar: Andry Rajoelina écarte toute démission alors que les tensions s’accentuent et que sa localisation demeure incertaine
Contexte et localisation incertaine du président
Lors d’un direct diffusé sur les réseaux sociaux mais non diffusé à la télévision publique malgache, Andry Rajoelina s’est exprimé depuis un lieu sûr après avoir évoqué une tentative de meurtre, sans préciser sa localisation.
Selon la radio française RFI, le président serait parti à l’étranger, mais l’endroit exact reste inconnu, nourrissant la confusion sur l’île, où de nouvelles scènes de joie ont été observées lundi à Antananarivo entre militaires et des milliers de manifestants appelant au départ du chef de l’État.
Réaction présidentielle et appel à la Constitution
Le président de 51 ans a affirmé qu’il n’existait qu’une issue pour sortir de la crise : le respect de la constitution en vigueur, en rejetant les appels à sa démission lancés par le mouvement de contestation né le 25 septembre.
Week-end mouvementé et exil éventuel
Au cours du week-end, la localisation du chef de l’État restait inconnue. Des informations évoquent une exfiltration : selon RFI, il aurait pris dimanche un avion militaire français en direction de La Réunion, avant de se diriger vers une autre destination avec sa famille, une évolution présentée comme possible après un accord avec le président Emmanuel Macron. Paris a déclaré ne pas confirmer ces détails et a exprimé sa grande préoccupation pour Madagascar.
Décisions présidentielles et contexte militaire
Des remises de peine ont été décrétées lundi par décret présidentiel au bénéfice de plusieurs personnes, dont Paul Maillot Rafanoharana, Franco-Malgache emprisonné depuis 2021 pour tentative de coup d’État.
Par ailleurs, l’unité CAPSAT, qui avait joué un rôle lors du coup d’État de 2009 soutenant Rajoelina, a appelé les forces de sécurité à refuser de tirer sur les manifestants avant de rallier ces derniers dans le centre d’Antananarivo.
Mobilisation populaire et ambiance à Antananarivo
Un étudiant en droit de 24 ans a décrit une atmosphère différente de celle à laquelle on était habitué, affirmant que la foule avançait au son d’une fanfare vers la place du 13 mai, près de l’hôtel de ville, lieu symbolique de l’histoire politique malgache. Des milliers de manifestants ont rejoint lundi les rues, certains aux côtés des soldats et des forces de sécurité, peu avant l’adresse du président à la nation.
Le collectif Gen Z, à l’origine des manifestations, a appelé à un nouveau rassemblement plus tard dans la journée.
Contexte des manifestations
La contestation est passée d’une opposition initiale aux coupures d’eau et d’électricité à une remise en cause plus générale du pouvoir et de l’entourage présidentiel.
Plus de détails dans notre article : Tentative de prise illégale du pouvoir en cours à Madagascar, dit le président.