Panne d’AWS : perturbation majeure du web mondial et ses répercussions
Panne d’AWS : perturbation majeure du web mondial
Des dizaines de sites et d’applications ont connu des périodes d’inaccessibilité, parmi lesquels Airbnb, Reddit et plusieurs jeux en ligne tels que Fortnite, Roblox et Brawl Stars. En Suisse, certains services bancaires et opérateurs télécoms, notamment UBS, Swisscom et Sunrise, ont également été affectés.
Chronologie et premiers constats
Des applications utilisées au quotidien par des millions d’utilisateurs ont été touchées par une défaillance qui est survenue peu après 9h00, heure suisse, dans un centre d’AWS situé en Virginie, près de Washington. Cette localisation illustre la dépendance croissante du monde envers les infrastructures cloud des grands acteurs américains.
Premières explications et évolution de l’incident
Dans un premier temps, AWS a évoqué un problème de DNS comme cause initiale. Cette explication a évolué vers une défaillance plus profonde impliquant un sous-système interne chargé de superviser le bon fonctionnement des répartiteurs de charge réseau, selon les communications de l’entreprise vers 18h00, heure suisse. L’impact évoqué dépasse le simple routage et touche le système de pilotage.
Évolutions en soirée et répercussions
En Europe, la situation semblait se rétablir autour de midi, AWS indiquant sur son site de maintenance que la plupart des services fonctionnaient de nouveau normalement.
Cependant, des mises à jour ultérieures du site de maintenance ont référé d’autres difficultés pour certains clients, tandis que d’autres acteurs, comme la banque Lloyds ou la start-up Perplexity, annonçaient la reprise de leurs services.
Selon Downdetector, une résurgence des défaillances a été observée aux États-Unis autour de 15h00 GMT, touchant notamment des jeux comme Battlefield, la compagnie aérienne Delta et la plateforme Netflix.
Services cloud et enseignements sur la résilience
Filiale d’Amazon, AWS demeure la plus importante plateforme mondiale d’informatique en nuage, fournissant des centres de données mutualisés, des serveurs privés et des outils d’intelligence artificielle. Le cabinet Synergy Research Group la place en tête du marché, représentant près d’un tiers du secteur, devant Microsoft Azure et Google Cloud qui se partageraient le reste.
Le spécialiste interrogé, Steven Meyer, cofondateur de Zendata et expert en cybersécurité, rappelle que la tendance historique allait d’une architecture Internet fortement décentralisée à une concentration autour des services cloud. Il souligne que la réplication des données dans plusieurs régions reste coûteuse et complexe, ce qui pousse encore de nombreuses organisations à privilégier une seule région.
En ce qui concerne l’option d’héberger des données localement pour limiter l’effet boule de neige, le spécialiste reconnaît que c’est envisageable mais que le risque n’est pas fondamentalement éliminé. Il cite aussi des incidents touchant des datacenters suisses et conclut que le recours au local ne supprime pas nécessairement la dépendance à un prestataire externe.
