Mur anti-drones de l’UE : agir rapidement et tirer les enseignements de l’Ukraine

Réaffirmer la sécurité: l’UE prépare un mur anti-drones
Face à la menace provenant de l’espace aérien, l’Union européenne envisage de mettre en place un mur anti-drones afin de renforcer sa sécurité. Une douzaine d’États membres considèrent ce dispositif comme une priorité, notamment ceux qui ont connu des incursions russes par le passé.
Action rapide et leçons tirées de l’Ukraine
Le commissaire européen à la Défense, Andrius Kubilius, a déclaré à l’AFP qu’il fallait agir sans délai et exploiter les enseignements tirés de la guerre en Ukraine. Cette remarque a été faite après une réunion par visioconférence, organisée depuis Helsinki, réunissant des ministres de la Défense de l’UE.
Ukraine, référence opérationnelle en matière de drones
L’Ukraine, confrontée à des drones russes qui frappent le territoire presque chaque nuit, est l’un des rares pays européens à développer des drones anti-drones et participe activement à ce dossier. Denys Chmygal, le ministre ukrainien de la Défense, a assuré qu’Ukraine était prête à partager son expérience d’interception de drones avec l’UE, l’OTAN et les pays voisins.
Des incursions et des survols qui poussent à agir
Après les incursions d’une vingtaine de drones et de trois avions russes dans l’espace aérien européen, les États membres renforcent leur défense, surtout près des frontières russes. Des survols de drones non identifiés au Danemark ont récemment conduit à la fermeture temporaire de l’aéroport de Copenhague. Andrius Kubilius a réaffirmé que ces violations répétées de l’espace aérien sont inacceptables et que la Russie cherche à tester l’UE et l’OTAN; la réponse doit être ferme, unie et immédiate.
Vers un réseau de détection puis d’interception
L’Ukraine, devenue experte en matière de drones et de défense anti-drones, a précisé vouloir participer activement au projet. Une dizaine de pays entendent passer à l’étape concrète en commençant par les capacités de détection des drones à leurs frontières, avant que ceux-ci n’entrent profondément sur le territoire de l’UE. Dans ce cadre, un réseau de capteurs — terrestres et satellitaires — pourrait être opérationnel d’ici un an, selon un responsable de l’UE, afin de détecter et tracer les engins aériens sans les laisser pénétrer davantage.
Coûts et perspective financière
Selon Kubilius, Kiev a installé des capteurs acoustiques dès le début du conflit et l’UE pourrait accélérer une approche similaire. La mise en œuvre des capacités d’interception suivra, plus lourde et coûteuse. Cet écosystème défensif envisagé ne dispose pas encore d’estimation ferme, mais il est évoqué dans une fourchette « de plusieurs milliards d’euros », et non pas dans des centaines de milliards. Ursula von der Leyen avait présenté l’idée d’un « mur de drones » européen lors d’un discours devant le Parlement européen le 10 septembre. Les chefs d’État et de gouvernement des 27 en discuteront lors d’une réunion informelle à Copenhague.