OMS classe les traitements injectables contre diabète et obésité parmi les médicaments essentiels

Intégration de nouveaux médicaments essentiels par l’OMS
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a, ce vendredi, inclus pour la première fois dans sa liste des médicaments essentiels une nouvelle génération de traitements injectables destinés au diabète et à l’obésité. Dans une déclaration officielle, l’OMS a également insisté sur la nécessité de favoriser l’accès aux versions génériques de ces produits, considérées comme moins coûteuses, notamment pour les pays en développement.
Des analogues du GLP-1 reconnus pour leur efficacité
Parmi les substances ajoutées figurent le sémaglutide, utilisé notamment dans les médicaments Ozempic et Wegovy du laboratoire danois Novo Nordisk, ainsi que le dulaglutide, le liraglutide et le tirzepatide, ce dernier employé dans le traitement Mounjaro de la firme américaine Eli Lilly. Cette mise à jour, réalisée tous les deux ans, enrichit la liste de l’OMS qui inclut déjà des médicaments tels que des antidouleurs (ex : aspirine, paracétamol), des antiallergiques (ex : dexaméthasone) ou encore des tranquillisants (ex : diazépam).
Statistiques mondiales relatives à l’obésité et au diabète
Selon les données de l’OMS, plus d’un milliard de personnes vivent avec l’obésité, tandis que plus de 800 millions souffrent de diabète à l’échelle mondiale en 2022. Ces conditions seraient à l’origine de plus de 3,7 millions de décès recensés en 2021, un chiffre dépassant celui des principales maladies infectieuses graves telles que le paludisme, la tuberculose et le sida cumulés.
Un enjeu d’accessibilité dû aux coûts élevés
Les médicaments injectables, classés dans la catégorie des « analogues du GLP-1 », avaient initialement été développés pour le traitement du diabète. Cependant, ils ont également montré des effets probants dans la gestion du poids, ce qui a suscité l’intérêt de la communauté médicale. Malgré cet avantage thérapeutique, leur coût demeure un obstacle important : dans certains pays comme les États-Unis, le tarif peut dépasser les 1000 dollars par mois. Cette situation limite l’accès à ces traitements, comme le souligne l’OMS, qui recommande de soutenir la production et la distribution de versions génériques afin de réduire cette barrière économique.
Perspectives pour la disponibilité de génériques
Le chercheur en pharmacologie Andrew Hill, de l’Université de Liverpool au Royaume-Uni, mentionne que le sémaglutide générique pourrait être produit à grande échelle en Inde pour un coût estimé à environ quatre dollars par mois. Cette hypothèse est renforcée par l’expiration prévue des brevets pour cette molécule dès 2026 dans certains pays, notamment le Canada, l’Inde et la Chine, ce qui pourrait favoriser la fabrication de génériques plus abordables.
Effets potentiels au-delà du diabète et de l’obésité
Au-delà de leurs indications principales, ces traitements semblent aussi associés à des améliorations dans diverses autres affections. Une étude récente publiée dans la revue « JAMA » rapporte que des patients atteints de troubles cardiovasculaires ayant reçu ces médicaments avaient un risque réduit de plus de 40 % d’être hospitalisés ou de décéder prématurément, bien que ces résultats nécessitent encore des analyses approfondies.